Ayurveda et Végétarisme

Contrairement aux idées reçues, l’Ayurveda ne prône pas absolument le végétarisme. Michele Schulz, qui a enseigné la nutrition ayurvédique à l’école Veda, parle d’un bouillon d’os de poules qui mijote 8 à 12h afin d’extraire toutes les substances pour reminéraliser l’organisme, notamment le tissu osseux.

La viande est tout de même un aliment lourd à digérer (tamassique), qui peut surcharger le feu digestif s’il est faible et créer de la lourdeur mentale. Il sera plus digeste de consommer celle-ci avec des légumes verts (légers et alcalinisant) que des féculents. Les yogis prônent le végétarisme et favorisent les aliments légers et purs (sattviques) qui apportent la paix et la clarté de l’esprit. D’un point de vue ayurvédique, bien que les aliments sattviques (légers, frais digestes) doivent composer la majeure partie de notre alimentation, nous pouvons utiliser en quantité raisonnable des aliments tamassiques (lourds, tels que la viande) ou rajassiques (dynamisants, tels certaines épices) selon les besoins.  Encore une fois cela dépend pour qui et pour quoi.

Pendant une cure ayurvédique l’alimentation est végétarienne, mais les médecins peuvent conseiller à certains patients de consommer des protéines animales.

Pour qui ?

Un système nerveux fragilisé peut avoir besoin de protéines animales. Dans des cas extrêmes il peut résulter du végétarisme des troubles du sommeil, des crises de spasmophilie ou de tétanie. Il est conseillé dans ces cas-là au minimum une dose de viande rouge (bœuf ou agneau pour nourrir les glandes surrénales) par semaine pendant ces périodes sensibles. Mais pour de nombreuses personnes être végétarien peut être très bien supporté, en suivant quelques règles, et en s’assurant du maintien de l’état de santé. Le point essentiel est de s’assurer que le système nerveux fonctionne parfaitement.

Des études en neurologie aux Etats-Unis montrent que les personnes porteuses du groupe sanguin O ne synthétisent pas les protéines végétales contrairement aux autres groupes, et le système nerveux peut donc souffrir d’une carence en protéines.

Ce qui est certain c’est qu’il n’est pas nécessaire de consommer de la viande à chaque repas, et que d’un point de vue éthique et écologique il vaut mieux s’en passer quand il ne s’agit pas d’un réel besoin.

Comment ?

Il existe des protéines végétales, telles que le soja, le chanvre, les légumineuses, les algues, etc… Il vaut mieux les varier pour éviter les carences et ne pas consommer trop de soja non fermenté tel que celui qui compose les yaourts et le lait végétal (qui peut créer des déséquilibres hormonaux). Le tofu, le tempeh, le miso et le tamari sont des produits fermentés, donc du bon soja.

L’assemblage de 2 portions de céréales avec 1 portion de légumineuses est converti par l’organisme en chaînes de protéines (sauf pour les groupes O donc). S’ils ne sont pas consommés dans le même repas cela fonctionne tout de même, dans la limite d’un délai de 24h.

Certains choisissent de conserver les œufs, voire le poisson ou un peu de volaille de temps à autres.

« Si nous sommes à l’écoute de l’intelligence de notre corps nous devons sentir ce dont nous avons besoin, et à quel moment. Et si le besoin de protéines animales se fait sentir, mieux vaut s’accorder une petite portion, en conscience et sans culpabilité, mais issus d’un circuit éthique autant que possible. C’est le principe du régime flexitarien. »

Sandra Hoche

Praticienne et formatrice en Ayurveda, kinésiologue. Auteure du livre « Antidotes, l’Ayurvéda au secours des bons vivants », d’articles et recettes pour différents médias tels que 95°, l’écolomag, Accord Bio.

Passionnée par la compréhension de la Science de la Vie depuis l’enfance, elle se consacre à cette pratique professionnelle depuis 2007. Elle a créé l’Ecole Veda en collaboration en 2018, après 8 ans d’enseignement, et transmet l’Ayurveda au centre de formation Vitaesphère à La Valette.